16 juillet 1775, Elliant : Aveu pour Keroudrein

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Contexte :

Le 16 juillet 1775 : Aveu, déclaration et dénombrement de Keroudrein par Jeanne DERVEN.
Elle est veuve depuis plusieurs années de Corentin GOURMELEN et est tutrice de leurs trois enfants.
Sa belle-mère Jeanne LOZEACH vient de décéder ; et les trois enfants en ont hérité.
Jeanne DERVEN doit donc déclarer leurs biens pour régler les "droits de succession".


Source : FRAD044 B 1216, cahier papier, 12 pages


Du 16ème juillet 1775
Aveu fourni au Roy par Jeanne DERVEN


Aveu, déclaration et dénombrement / par tenants et aboutissants que rend et fournit Jeanne DERVEN, veuve de Corentin GOURMELEN et tutrice établie à Corentin GOURMELEN, Marguerite GOURMELEN et Marie Anne GOURMELEN tous trois enfants issus de leur mariage, demeurante au lieu de Keroudrein en la paroisse d'Elliant, des maisons terres et héritages situés au lieu de Keroudrein en la paroisse d'Elliant qu'elle possède et tient en sa dite qualité , prochement et roturièrement du Roy notre sire et souverain maître ; sous son domaine de Concarneau à titre de simple obéissance, devoir de lods et ventes et rachats les cas advenants, suite de cours et moulin et autres charges cy-après déclarés.

Lequel aveu elle fournit à nos seigneurs de la Chambre royale du domaine de Bretagne pour son joyeux avénement à la Couronne en exécution de la commission adressée à Monsieur le Procureur général du Roy en la Chambre des Comptes à Nantes le treize du mois d'aoust mil sept cent soixante quatorze comme suit :

Et premier, la maison principale de la tenue d'en-haut ayant de long à deux longères soixante et un pieds et tiers, de franc à trois pignons quatorze pieds et deux tiers, et de haut par compensation, neuf.
En la costière du nord de ladite maison, bout du couchant /page/ il y a une soule à cochon en arpenti ayant de long à une costière neuf pieds, de franc à deux pignons huit pieds et de haut quatre pieds.
Une petite maison sur l'aire ayant de long à deux longères vingt pieds, de franc à deux pignons quinze pieds et de haut par réduction cinq et trois quarts.
La grande creiche ayant de long à deux longères trente neuf pieds et demi, de franc à trois pignons onze pieds et demi et de haut compensations six pieds.
Un puits.
La maison principale de la tenue d'en-bas ayant de long à deux longères cinquante et un pieds et demi, de franc à trois pignons seize pieds et demi et de haut par réduction seize et demi.
Une petite crèche en arpenti au pignon du couchant de ladite maison.
Une crèche ayant un augard à son bout du couchant ayant de long à deux longères trente-sept pieds et demi, de franc à trois pignons quatorze pieds et tiers et de haut par compensation sept pieds.
Une maison en ruine sans bois ny couverture ayant de long à deux longères trente deux pieds, de franc à deux pignons treize pieds et demi.
Une petite crèche au pignon du midy deladite maison en ruine ayant de long à deux longères douze pieds et quart et de hauteur cinq pieds et demi.
L'aire contenante quatre cordes de terre chaude.
Le placitre contenant six cordes de terre chaude.
Les issues à pailles contenant quatre cordes et demi de terre chaude.
Un courtil nommé Liors ar leur contenant en fond dix cordes ayant ses turons au cerne.
Parquic ar Forn, terre chaude contenant soixante-six cordes, ayant ses fossés et turons au cerne, fors du Levant.
Le Jardin contenant seize cordes et quart de terre chaude ayant ses talus et turons au cerne.
Liors ar Jardin ayant ses édifices hors du Couchant et à l'endroit des logements contenant cinq cordes de terre chaude.
Liors nevez contenant quatorze cordes ayant ses édifices fors du Midy, terre chaude.
Jardin bihan ayant ses édifices au cerne, hors le Nord contenant une corde et demie, terre chaude.
Jardin bras contenant deux cordes et demie ayant ses édifices au cerne, terre chaude.
Liors ar Jardin ou Liors bras, contenant vingt-huit cordes de terre chaude ayant ses édifices au Midy, Couchant et partie du Levant au long des chemins et tout du Nord.
La Rue Baterie d'en-bas et issues à pailles contenant sous Rue Baterie quatre cordes et sous issues à pailles huit cordes, turons et mur[e]tin au cerne hors le Levant, terre chaude.
Liors ar Leur, contenant huit cordes de terre chaude ayant ses turons et murrettes du Midy et Couchant.
Liors Lan contenant quãrte [quatre ?] cordes de /page/ terre chaude.
Parquic an Prat, terre froide...

...

Toutes lesquelles terres s'entrejoignant fors la séparation par leurs hayes et fossés et donnant du Levant sur terres aux détenteurs de Bois-Jaffré et de Kerglohou, du Midy sur terres des village de Keranguen et de Kerdainès, du Couchant sur terres des villages de La Villeneuve le Lagadec et de Kerivelen et du Nord sur terres du village de Bois-Daniel.

Lesquels héritages sont échus et advenus aux enfants de ladite Jeanne DERVEN de la succession de Jeanne Lozach leur ayeule paternel décédé dans le courant du mois d'avril dernier ; et celle-ci les avait acquit de noble homme Charles Marie Le BARON, sieur de BoisJaffré par contrat du vingt-neuf juillet mil sept cent cinquante deux, rapporté /page/ par feu Penanros Le Guillou, controllé et insinué au Bureau de Rosporden le trente-et-un suivant par Delanoë pour cent quatre-vingt livres en faveur d'une somme de huit mille livres ; et outre et par dessus icelle à la charge de payer une rente censive de cent livres au dit sieur de BoisJaffré par chaque un an et terme de la saint Michel en septembre.

Laquelle avouante pour demeurer quitte envers Monsieur le Receveur du Domaine du rachat lui acquit sur ledit lieu de Keroudrein par le décès de ladite Jeanne LOZEACH fait offre de lui payer une somme de trois cent livres ou s'il aime mieux elle consent qu'il jouisse pendant un an dudit lieu à la charge de payer de payer (sic) la dite rente censive de cent livres audit sieur de BoisJaffré et telles autres charges et rente dues sur ledit lieu.
Sur lesquels héritages sus mentionnés l'avouante aux qualités qu'elle agit reconnait devoir de chefrente au Roy : Scavoir vingt sols monnoye au terme de la saint Gilles et un demi cartron [quarteron] de froment, demi rennée avoine, la moitié d'un chandeleur ? par chaque un an.
Au payement desquelles chefrente, prestation d'autres devoirs et obéissance que requiert la nature du titre, elle s'oblige sous l'obligation de tous ses biens en général présent et futurs et sur l'hypothèque spéciale desdits héritages.

L'an mil sept cent soixante quinze, le seizième jour du mois de juillet, avant midy, par devant nous notaires royaux de la sénéchaussée de Concarneau fut présente Jeanne DERVEN, veuve de Corentin GOURMELEN et tutrice des trois enfants de lui restés de leur mariage ayant la demeure susdite.
Laquelle affirme la présente déclaration véritable ; et pour la présenter à nos seigneurs de la Chambre des Comptes en la personne de Monsieur le Procureur du Roy de Concarneau elle nomme pour son procureur Me [ blanc ] chez lequel elle a élu domicile à cette fin ; ainsi voulu, fait et passé au Bourg paroissial dudit Elliant en l'étude et rapport de Le GUILLOU, l'un de nous notaires son collègue présent sous le seing de Jean Jacques MONFORT pour ladite Jeanne DERVEN disante et affirmante ne scavoir signer quoy que de le faire par nous requis ; et les notres, notaires ; lesdits jour et an.

Ainsi signé en la minute : Monfort, Jannou notaire royal et Le Guillou autre notaire royal, rapporteur vers lequel a demeuré ladite minute.

Duement controllé à Rosporden le vingt juillet suivant par le Roy, Derval pour vingt deux sols six deniers.
En interligne : de long, sept, des, au, cinquante, deux cordes, et une, et midy, les ; approuvés.
Sous ratures : douze mots réprouvés.

[Signature de : ]
Le Guillou, notaire royal

Aliases

Sosa 223