Z:BSAF 1900

De Milamzer
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Bulletin de la Société archéologique du Finistère, année 1900



Les Annates

Dès qu’une paroisse dans le diocèse venait à vaquer soit
par décès ou résignation, le nouveau titulaire demeurait
une année entière sans percevoir le revenu de son bénéfice ;
ce revenu appartenait à la fabrique de Saint-Corentin, c'est-à-dire
au chapitre qui en était le représentant et l'administrateur
ce revenu consistait dans le produit des dîmes de
la paroisse vacante et variait naturellement avec l'importance
du bénéfice.

Dés qu'arrivait à Quimper la nouvelle de la vacance d‘une
paroisse, immédiatement, devant le chapitre assemblé, se
faisait l'adjudication de l'annate. Elle était affermée au plus
offrant, quelquefois c‘était le nouveau titulaire lui-même qui
en demeurait adjudicataire, quelquefois c'était un clerc
attaché à la cathédrale ou un chanoine lui-même, parfois
même un laïc. Mais, quel qu’il fut, l’adjudicataire
s'engageait à payer, à une époque désignée, le prix auquel
lui avait été adjugée l’annate; en retour il percevait toutes
les dîmes auxquelles le titulaire du bénéfice aurait eu droit,
tant mieux pour lui si l'année était bonne et la moisson
abondante, mais il s'engageait aussi à desservir ou à faire
desservir à ses frais la paroisse pour le spirituel pendant toute
l'année, et on ne manquait pas de spécifier que cette obligation
ne cesserait pas, même en temps de peste ou de famine.


Extrait de :
XVI - Prébendes et revenus du Chapitre de Cornouaille,
par M. le chanoine PEYRON (planches)
Pages 273 à 301