22 décembre 1607, Coray : Auditions de témoins (suite)

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Lors, il faisait bon pêcher en eaux troubles. (Chanoine Moreau)
Contexte :

Au début du mois d'octobre 1598, noble homme Ollivier de la Riviere est décédé à Tourc'h
Personne ne lui connaissait d'héritier proche.
Le 17 octobre suivant, Maître Jehan de Quelennec, sieur de Stangmarzin, en se prétendant parent en l'estoc maternel a obtenu la main-levée de l'héritage pour son compte, auprès de la Cour des Regaires de Cornouaille.
Il a ensuite pris possession de biens fonciers qu' Ollivier avait à Coray, au fief de l'évêque.
Mais il a contesté la suzeraineté de l'évêque sur son domaine, allant même jusqu'à contraindre les voisins à moudre leurs bleds à un moulin qu'il avait lui-même fait réparer.
Cela au détriment des moulins de l'évêque ! De plus, maintenant l'évêque a de sérieux doutes sur la parenté prétendue entre Quelennec et Ollivier de La Rivière !
Il a donc demandé à la justice du Roy d'enquêter à ce sujet ; ce qui lui a été accordé par le Palais de Rennes.
Ses juristes ont préparé une liste d'une vingtaine d'articles sur lesquels ils souhaitent obtenir des éclaircissements.
Jehan du LEINLOET, lieutenant et juge ordinaire est commis pour interroger les témoins et recorder leurs dépositions.
Dans ce procès, l'évêque de Cornouaille Missire Charles du LISCOET est le demandeur et Maître Jehan de QUELENNEC le défendeur (l'accusé).

Les auditions continuent ce vendredi 22 décembre 1607.


Source : FRAD029 1 G 324 , cahier [i]


Orthographe modernisée

Autre partie de ladite enquête à laquelle a été vaqué par nous, Jan du LEINLOUET, lieutenant du Roy et juge ordinaire en ses juridictions, ayant pour adjoint ledit Me Jan BREUT commis juré duquel avons pris le serment en tel cas requis ce vingt et deuxième jour de décembre l'an mil six cent sept.


Jacques BOURBAO, originaire du bourg de Coray, demeurant à présent au village de Parclechguen en la paroisse d' Ergué-Gabéric âgé d'environ cinquante-et-un ans ou environ, ménager et laboureur de terre, témoin juré par son serment dire vérité, purgé de conseil et / séparément enquis sur les articles de Révérend père en Dieu, Missire Charles du LISCOET, évêque de Cornouaille, vers Me Jean du QUELLENNEC défendeur,
Dit et dépose connaître les parties pledoyantes au présent procès et avoir connu défunts Yves du QUELLENNEC, barbier et Françoise TORREC sa femme tenants taverne au bourg de Coray ; laquelle portait qualité de bourgeoise.
Et n'avoir connu autrement TORREC au lieu et manoir de Treffuel pour n'y avoir demeuré que à son jeune âge.
Aussi, dit ne savoir et n'être certain en quel degré ils pourraient être parents aux TORREC du bourg de Coray.
Bien, dit être parent à Pierre et Louys KERDEAST dudit bourg de Coray de l'estoc de son ayeule qui avait surnom Pontpoal [Pontpol] ... Kerdeast lesquels et son père / s'advouaient et s'entre appellaient cousins remués de germains et être ... audit sieur de Stangmarzin à payer la chefrente et autres devoirs dus dessus leurs terres audit bourg de Coray.
Dit en outre n'avoir vu aucun de ceux de Treffuel s'avouer parents ni l'en fréquenter comme tels aucuns des siens ni ceux dudit bourg.
Et est sa déposition qu'il affirme contenant vérité sur le contenu auxdits articles ; et ne savoir signer.


Raoul LOURGOULLIEUX, laboureur de terre, demeurant au village de Kerdavid en la paroisse de Coray, âgé d'environ quarante-huit ans, témoin juré par serment dire vérité, purgé de conseil et enquis séparément sur lesdits articles dit connaître les parties pledoyantes au présent procès et avoir été prochainement après son mariage o femme Louyse POUPPON soeur de Louys POUPPON à présent vivant vivant enfants de feus François POUPPON et Jeanne LE PORHEL sa femme, laquelle était fille de Allain PORHEL, lequel Allain Le / PORHEL et Françoise TORREC, mère dudit défendeur, laquelle tenait taverne au bourg de Coray il a vu plusieurs fois boire ensemble même chez ladite TORREC et s'entre appellant parents s'avouants cousins et cousines.
Aussi, dit avoir vu trois sieurs ? lieu de Treffuel en ladite paroisse de Coray lesquels il n'a jamais vu hanter ni fréquenter ladite femme Porhel sadite belle mère, ni aucun des sieurs, combien que ceux du bourg de Coray parents dudit défendeur ont toujours fréquenté et connu tels leurs proches parents.
Et a vu Me Yves QUELLENNEC, père dudit dudit défendeur et sadite femme payer et contribuer au féages comme les autres de ladite paroisse et n'avoir vu leur attribuer autrement prééminences en l'église dudit Coray ni plus que aux autres roturiers de ladite paroisse.
Et est son record qu'il affirme contenir vérité sur le contenu desdits articles, disant ne savoir signer.
Davantage dépose sur le point troisième ? desdits articles connaître Marguerite LAGADEC native de la paroisse / de Coray trente ans y a, laquelle est femme blanche et prodigue de son honneur ayant enfant illégitime encore vivant.
Dit ne savoir davantage.


Missire Jean TALLEC, prêtre et curé de la paroisse de Landrévarzec et demeurant au village de la Magdallaine en ladite paroisse de Landrévarzec âgé d'environ cinquante ans, témoin juré dire vérité par ses saintes ordres de dire vérité, purgé de conseil et séparément enquis sur le contenu auxdits articles dit et dépose connaître les parties litigentes au procès.
Dit avoir connu feus Hervé KERBERENNES et Jeanne PIERRET ?, sa compagne, sieur et dame dudit lieu de Kerbérennès situé en ladite paroisse de Landrévarzec auxquels fut fille Damoyselle Jullienne de KERBERENNES. Laquelle fut mariée à noble homme Yves de La RIPVIERE duquel mariage fut procréé Ollivier de La RIPVIERE de la succession duquel est question. Lequel sieur et dame de Kerbérennès il avait vu plusieurs fois convoquer et assembler leurs parents chez eux mêmes à leurs enterrements / et services qui furent faits en ladite paroisse ladite Julienne leur fille fut ensemble ses parents. Onques fut ledit défendeur ni aucun de ses parents. Comme aussi il a connu Jean [et ?] Germain de KERBERENNES et les avoir vu enterrer et faire leurs services et jour et an où tous les gentilshommes leurs parents et autres gens de qualité leurs appartenants furent présents. Et ne fut ledit défendeur, sa mère ni autre descendus des TORREC du bourg de Coray. Ladite Julienne de KERBERENNES entretenait en son vivant une messe annuelle en la paroisse de Landrévarzec ; laquelle disait souvent ledit déposant et autres prêtres d'icelle paroisse qui célèbrent ladite messe particulièrement en la présence de Missire Nouel BRIANT et Barnabas LE FAOU prêtres de ladite paroisse qu'ils eussent à prier Dieu pour la prospérité d'elle et ses enfants et qu'après leur mort elle ne savait qui eut été ses héritiers.
Et dit davantage avoir été requis de la part dudit défendeur de déposer la parenté que ledit défendeur prétendait à ladite maison de Kerbérennès et bien ce qu'il avait / dit ne connaître aucune parenté entre eux ne fut employé.
Et son attestation qu'il affirme contenir vérité sur lesdits articles et être venu décharger sa conscience du monitoire fait plublier de la part dudit demandeur en ladite paroisse de Landrévarzec.
Et a signé : [ blanc ]


[ signatures de : ]
du LEINLOET
pour garant des
trois témoins
BREUT
Commys